Qui est propre au purisme, c’est à dire au niveau de la photographie, il s’agit du souci de respecter dans le moindre détail, de manière rigoureuse, les principes d’un art, d’une idéologie, d’une théorie, d’une pratique.
Être trop puriste en matière de photographie peut être interprété comme une approche où l’on accorde une importance excessive à des principes ou des pratiques considérées comme « traditionnelles », « authentiques » ou « idéales », au détriment de la créativité, de l’innovation et de la spontanéité. Cela peut ainsi limiter l’ouverture à de nouvelles techniques ou perspectives.
La technique comme dogme
Un puriste accorde souvent une importance primordiale à la technique photographique parfaite, parfois au détriment de l’émotion, du message, de l’intention. Comme par exemple insister sur une exposition impeccable, une netteté absolue ou une composition respectant strictement la règle des tiers, sans considérer si ces éléments servent réellement le sujet ou l’intention artistique. En conséquence cela peut brider la créativité, car l’accent est mis sur les règles strictes plutôt que sur l’exploration.
L’argentique comme standard
Pour beaucoup de puristes, la photographie argentique représente la « vraie » photographie, en raison de son histoire, de sa matérialité et de ses contraintes demandant une technicité. Par exemple considérer que la photographie numérique est inférieure, car elle rend les prises de vue et les retouches « trop faciles » ou « pas authentiques ». Cela exclut les opportunités offertes par le numérique, comme les possibilités infinies d’expérimentation, d’amélioration possiblement en intégrant un flux de travail hybride argentique et numérique.
Le rejet de la retouche
Un autre trait courant du purisme est de considérer que les photos doivent être « naturelles » et ne pas être modifiées après la prise de vue, avec comme arguments puristes de s’appuyer uniquement sur l’appareil photo, la lumière et la composition en évitant les retouches numériques qui « déforment la réalité ». Refuser d’utiliser des outils logiciels peut limiter la capacité à améliorer une photo ou à en révéler tout le potentiel artistique. Après vient le niveau des interventions car elles peuvent être légères et pas forcément très appuyées.
L’obsession du matériel
Les puristes sont parfois attachés à l’idée qu’un équipement spécifique; souvent coûteux ou alors ancien « vintage » est essentiel pour produire des œuvres photographiques de qualité et que sans ce type de matériel alors le résultat n’a pas d’intérêt. Par exemple insister sur l’utilisation de focales fixes, des objectifs manuels ou de marques prestigieuses. Cette approche peut décourager les débutants ou faire passer à côté de résultats obtenus avec du matériel récent ou faire oublier que ce qui compte le plus c’est l’intervention de l’humain qui est derrière les réalisations et que le matériel n’est qu’un outil au service d’une expression, d’un résultat avec une intention photographique.
Le respect inflexible de l’Histoire
Les puristes peuvent être influencés par les grandes figures de la photographie classique comme Henri Cartier-Bresson, Ansel Adams, etc. et considérer ces pratiques comme des normes immuables. Comme croire que la photographie de rue doit toujours être en noir et blanc, que les paysages doivent respecter un contraste digne des tirages du zone système d’Ansel Adams. Cela limite la possibilité d’innover, de s’adapter aux sensibilités nouvelles et aux attentes du public actuel.
Le débat sur la finalité artistique
Certains puristes estiment que la photographie doit avant tout être une forme d’art et refusent d’explorer des genres jugés « moins nobles », comme la photographie commerciale ou la photographie plus instinctive, spontanée et moins intellectualisée. Par exemple rejeter des plateformes comme Instagram, considérées comme des vitrines de photos superficielles ou peu travaillées. Cela peut entraîner une déconnexion avec les tendances et empêcher de dialoguer avec une audience plus large.
Le risque d’élitisme
Le purisme peut conduire à une forme d’élitisme qui dévalorise les pratiques photographiques différentes des réalisations traditionnelles. Comme critiquer sévèrement les photographes qui utilisent des presets ou des filtres, en considérant ces outils comme des raccourcis « paresseux » qui cachent un manque de style personnel. Cela risque ici aussi de décourager des photographes qui débutent ou d’autres plus avancés qui aiment expérimenter, en créant un fossé, de la division inutile au sein de la communauté photographique dans une forme d’élitisme prétentieux.
Être trop puriste peut être un frein
Adopter une vision trop stricte peut limiter l’évolution personnelle et artistique. Le purisme pousse à rester dans une même zone de confort, souvent dictée par des traditions ou des idéaux passéistes. La photographie, comme tout art, évolue. Refuser les nouvelles technologies, les styles ou les approches différentes peut conduire à une stagnation. Les puristes peuvent s’auto censurer, empêchant la capture de moments uniques sous prétexte qu’ils ne respectent pas les standards qu’ils s’imposent à eux-même, conduisant ainsi à une perte de spontanéité.
Trouver un équilibre
Respecter les traditions, l’histoire et les méthodes classiques de la photographie sont bien entendu des fondations solides qui ne doivent toutefois pas devenir des chaînes. S’ouvrir à l’innovation c’est être curieux des nouvelles approches (IA, smartphone, expérimentations numériques) qui permettent d’enrichir sa pratique. L’essentiel reste le message, l’intention, une photo doit raconter une histoire, provoquer une émotion, capturer une vision personnelle, donner à voir, être un moyen d’expression personnelle, sans obligatoirement respecter à chaque fois les codes classiques.
Être trop puriste revient en quelque sorte à privilégier la technique et les traditions au détriment de la créativité et de l’évolution. Le défi est de trouver un équilibre entre respect des fondamentaux et ouverture à l’innovation. Être trop puriste peut refléter une rigidité d’esprit et un perfectionnisme exacerbé, deux attitudes qui, bien qu’elles partent d’un désir légitime de qualité ou d’intégrité, peuvent devenir des obstacles à la créativité, à l’évolution et même à l’épanouissement personnel.
La rigidité d’esprit : un frein à l’adaptabilité
La rigidité d’esprit se manifeste par une incapacité ou une difficulté à accepter des approches différentes ou à évoluer avec le temps.
Conséquences en photographie : Rejet des innovations (outils numériques, nouveaux styles ou courants). Difficulté à collaborer ou à apprécier d’autres visions photographiques, risque de se sentir « en décalage » avec les tendances actuelles, ce qui peut générer frustration, découragement ou isolement.
- Comment y remédier ?
- Cultiver une curiosité active : tester des techniques ou outils différents pour enrichir sa pratique.
- Observer les nouvelles générations de photographes avec un esprit ouvert, non pour les imiter, mais pour comprendre leur démarche.
- Accepter que les règles sont des guides, pas des lois immuables.
Le perfectionnisme : un piège paralysant
Le perfectionnisme, c’est chercher à atteindre des standards irréalistes ou une perfection absolue, souvent au détriment du plaisir ou de la spontanéité.
- Conséquences en photographie :
- Procrastination créative : Remettre à plus tard un projet ou une session photo parce qu’on ne se sent pas « prêt » ou que les conditions ne sont pas « idéales ».
- Auto-sabotage : Être si critique envers son propre travail que l’on n’ose pas le partager ou qu’on le rejette systématiquement.
- Blocage créatif : Craindre d’échouer ou de « ne pas être à la hauteur », ce qui empêche d’explorer de nouvelles idées.
- Comment y remédier ?
- Pratiquer l’imperfection : se donner des défis où l’on s’autorise à expérimenter sans viser un résultat parfait.
- Garder à l’esprit que chaque photo imparfaite est une étape vers la progression, et non une « erreur ».
- Recentrer son attention sur le message ou l’émotion plutôt que sur les détails techniques.
Le lien entre les deux : la peur du jugement
La rigidité d’esprit et le perfectionnisme sont souvent liés à une peur du jugement, qu’il s’agisse du regard des autres ou de son propre regard critique. En photographie, cette peur peut être exacerbée, car chaque image produite devient une « preuve visible » de son talent (ou de ses failles, selon le point de vue).
- Stratégie pour dépasser cette peur :
- Adopter une approche ludique : voir la photographie comme un jeu, un espace d’exploration.
- Être indulgent envers soi-même : chaque grand photographe a des clichés ratés, non publiés ou oubliés.
- Garder à l’esprit que les imperfections rendent une œuvre humaine et accessible.
Allier rigueur et flexibilité
Le purisme a ses avantages : il incite à respecter les bases, à valoriser la qualité et à honorer les traditions. Cependant, pour éviter qu’il ne devienne un frein, il est important de trouver un équilibre entre rigueur et flexibilité. Voici quelques pistes :
- Rigueur : Utiliser les techniques classiques comme un socle pour construire sa pratique.
- Flexibilité : Oser aller au-delà de ce socle pour expérimenter et développer une approche plus personnelle.
En somme, un purisme équilibré est une force, mais poussé à l’extrême, il peut devenir une forme de perfectionnisme rigide qui limite l’expression artistique, l’épanouissement et l’évolution de son travail artistique.
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