Atelier pratique : on appelle aussi développement numérique, post-traitement. Il s’agit d’intervenir après la prise de vues pour faire le tri, choisir et améliorer le rendu des photos. La réalisation d’une oeuvre photographique est basée sur une chaîne de production. Le choix des appareils photos, des objectifs, des paramètres techniques, le cadrage,ensuite le traitement des photos… constituent l’accès à sa propre marque de fabrique, son propre style photographique.
Nous restons ici sur une production qui reste ancrée sur la réalité mais avec des adaptations sans ajouter des éléments. Nous pouvons nommer cela la Photographie « traditionnelle » orientée reportage, de type documentaire tout en étant artistique. C’est à dire pas de la photographie purement technique dont le but serait pas exemple d’obtenir des couleurs conformes ou pour illustrer des événements journalistiques, dans ce dernier cas on en resterait à des jpg directement issus du boitier photo. Ce que nous montrons est de la réalité subjective. C’est une manière de voir, soit pour raconter une histoire, simplement montrer ce que l’on trouve beau même dans un environnement qui peut paraitre banal. Donner à voir, donner à réfléchir, garder trace, documenter, s’exprimer, faire plaisir et se faire plaisir. Il est bon de pouvoir expliquer la démarche qui a conduit à la réalisation pour quelque part justifier son originalité.
Attention au « sur traitement »
C’est à dire des effets trop forts ressemblants à des filtres. Quand on trouve que la photo est bonne il n’y a pas forcément besoin d’un traitement poussé, de simples adaptations peuvent suffire. Le mieux est l’ennemi du bien. En fait avec de l’expérience on se lasse des traitements trop appuyés qui prennent le dessus sur le sujet de la photo lui-même. Ici on montre les différentes possibilités. On peut faire le choix d’un traitement réaliste ou plus prononcé en agissant sur l’exposition, le contraste, les hautes et basses lumières, la saturation des couleurs, la balance des blancs avec une dominante froide ou chaude, avec de la mesure afin que le post-traitement soit en appui du visuel sans dénaturer le sujet.
Par exemple cette photo, le choix a été l’utilisation d’un objectif de grande qualité qui ouvre à f1,4 pour isoler le sujet du fond. Il s’agit d’un travail sur la couleur. Il est parfois difficile en campagne de trouver d’autres couleurs que le vert qui domine. C’est une illustration pour documenter l’époque avec les véhicules de La Poste qui affichent une éco-conduite, tout en montrant qu’en campagne, dans le rural il y a aussi des tags. Le choix d’augmenter le contraste et la netteté permet de donner plus d’impact à la photo, plus de force avec un léger recadrage.
La photo de départ en raw (dng) qui est un fichier brut de capteur issu d’un Leica M typ 240 conçu en 2012 et on le voit tout à fait encore utilisable, ceci pour casser le mythe du besoin du dernier appareil sorti ^^
Un post-traitement de base permet d’améliorer le contraste, la netteté, la puissance des couleurs. On peut décider du degré de son intervention selon le rendu final souhaité.
Nous pouvons faire le choix du Noir et Blanc très contrasté, ce qui change complément la photo, le tag est plus mis en valeur. Il est plus difficile d’identifier qu’il s’agit de véhicules de La Poste car nous sommes habitués à ces fourgonnettes jaunes.
Il est possible d’aller assez loin dans le traitement mais nous entrons alors dans une pratique avancée. Ce qui est important dans une série de photo c’est de garder une cohérence d’ensemble.
La Photographie n’est pas du presse ou pousse bouton, c’est un ensemble d’éléments marqueurs d’une volonté. Ce qui fait un côté singulier et unique c’est cet ensemble avec le choix de l’instant, le type de lumière, ici le soir juste avant un orage. Il ne sera pas possible que tous les mêmes éléments soient alignés exactement de manière similaire, une autre fois.
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