Les pratiques des photographes qui par générosité ou pour soi disant se faire connaitre, donnent leurs photos, ne font pas payer de droits d’auteur et proposent des photos libres de droit, mettent t’ils en péril la profession de photographe ?
En offrant gratuitement leur travail, ils contribuent à la dévalorisation de leur propre réalisation, passion et métier, ce qui risque d’entraîner une disparition progressive des revenus et une dégradation des possibilités de travail pour l’ensemble de la profession.
Le premier problème réside dans le fait que ces types de pratiques ne sont pas conformes à la législation en vigueur. En France, les droits d’auteur protègent les créateurs, y compris les photographes, et leur permettent de percevoir une rémunération pour leur travail. En proposant des photos libres de droit, les photographes se privent de revenus légitimes et contribuent à l’affaiblissement de cette protection juridique de propriété intellectuelle.
De plus, en offrant leurs photos gratuitement ou à des prix extrêmement bas, les photographes dévalorisent leur propre travail et créent un cercle vicieux n’encourageant pas les réalisations futures. Les clients s’habituent à ne pas payer ou à payer très peu, ce qui ne permet pas aux photographes de se maintenir financièrement. Cette situation entraîne en conséquence, un découragement, une démotivation, une baisse de la qualité du travail fourni et une dégradation des conditions de travail pour les professionnels.
Une autre conséquence néfaste de ces pratiques est la création d’un marché parallèle par des profiteurs du travail des autres. En mettant leurs photos sur des banques d’images vendues à bas prix sans un regard de leur utilisation, les photographes ouvrent la porte à des abus et se voient privés de tout contrôle sur leurs propres créations. Les entreprises commerciales peuvent ainsi s’approprier les images pour leur simple bénéfice, et en tirer profit de manière injuste.
En fin de compte, cette dévalorisation de la profession de photographe engendrée par les producteurs de photos eux mêmes a des conséquences désastreuses sur l’ensemble de la chaîne professionnelle. Cela fait penser à de l’auto-sabotage. Les photographes ont plus de difficultés pour vivre décemment de leur métier, les entreprises commerciales se nourrissent de leurs œuvres sans les rémunérer au juste prix et le marché global de la photographie peut subir une baisse générale de qualité, de valeur, de reconnaissance et de diversité par un nivellement pas le bas.
Il est important de prendre conscience des dangers de ces pratiques et de défendre la valeur financière du travail des photographes. Les droits d’auteur doivent être compris et être respectés, les photographes doivent être rémunérés équitablement pour leur travail. Les entreprises et les particuliers doivent être conscients qu’en payant le juste prix, elles soutiennent la qualité et la pluralité artistique. Il en va de la survie même de la profession qui ne doit pas tomber dans le piège de la photo perçue comme un produit banal sans prendre en compte l’engagement, la marque de personnalité, les connaissances et les charges financières liées à la production d’oeuvres photographiques.