On est parfois surpris par des réalisations qui semblent être de simples photos « souvenir », un constat. Comment définir précisément ce type de photographies avec des cadrages et des compositions sans recherche, sans empreinte personnelle, avec une impression de « sans personnalité », avec des photographes qui visent, déclenchent de leur hauteur d’oeil sans rechercher des angles spécifiques, des compositions originales, qui réalisent au final des photos qui semblent très banales et qui m’accrochent pas le regard. Ce n’est pas vraiment un style documentaire car même le cadrage souvent ne semble pas maîtrisés. Comment appeler cette façon de faire ?
Cette manière de photographier pourrait être qualifiée de photographies descriptives simples ou descriptives sans intention artistique. Dans le domaine, on utilise parfois d’autres termes pour désigner cette approche :
- Photographie « banale » ou « ordinaire » : C’est une photographie qui ne cherche ni à interpeller ni à s’émanciper des codes standards. Elle capture un sujet sans exploration créative, sans effort pour en dégager une esthétique spécifique. Elle est souvent produite sans réflexion approfondie sur la composition, la perspective, ou l’intention.
- Photographie « basique » ou « descriptive non-expressive » : Ce terme décrit une photographie qui remplit une fonction purement descriptive sans recherche esthétique ou narrative. Le photographe se limite à montrer, sans intention d’interpréter ou de susciter une émotion.
- Photographie « automatique » ou « sans recherche » : Elle décrit une façon de photographier où l’acte de déclencher est simplement exécuté « par réflexe » ou par habitude, souvent en restant dans une position statique, sans prendre le temps de rechercher un point de vue singulier ou de tenir compte de la lumière, de la géométrie.
- Photographie « souvenir » ou « photo de mémoire » : Il s’agit d’une capture rapide d’un moment ou d’un lieu dans le seul but de se rappeler un instant, sans autre ambition. Ce type de photo est souvent pris spontanément, sans souci de composition, de perspective, ou d’éclairage.
- Photographie « amateur instinctive » : Ce terme souligne l’aspect débutant de la démarche, où le photographe se contente d’appuyer sur le déclencheur sans réfléchir à ce qu’il souhaite transmettre. L’image résultante peut paraître très banale parce qu’elle manque de construction et d’intention.
- Photographie « sans intention » ou « sans engagement visuel » : Ce type de photographie témoigne d’une absence de démarche artistique ou personnelle. Le photographe ne cherche pas à explorer ou à s’approprier le sujet, ce qui rend l’image « plate » sur le plan visuel et émotionnel.
- Photographie « amateur statique » : En photographie amateur, cette expression est parfois utilisée pour décrire des photos réalisées sans efforts particuliers de composition. Les photos résultantes, sans être techniquement mauvaises, peuvent apparaître « plates » ou sans relief.
- Photographie « factuelle » ou « constat visuel » : Ce type de photo se contente de montrer « ce qui est » sans ajout de sensibilité ou de créativité. Elle donne une impression de banalité car les photos ne font que documenter sans effort de perspective particulière, comme par exemple ne pas tourner autour d’un sujet et ne pas travailler la composition, le cadrage et choisir l’instant décisif.
- Photographie « fonctionnelle » ou « d’illustration » : Ce terme peut s’appliquer lorsque les photographies visent surtout à montrer quelque chose (pour des documents, rapports, ou catalogues) sans volonté de transmettre une intention particulière. Elle est souvent utilisée à des fins d’illustration. Ce peut être des photos techniquement maîtrisées mais on ressent un manque de profondeur artistique.
- Photographie « sans regard » ou « sans engagement visuel » : Ce type de photographie dénote une absence d’engagement personnel, comme si le photographe se détachait complétement de ses réalisations et de son sujet. Cela peut donner une impression de neutralité, voire d’indifférence, parce que le photographe ne cherche pas à interpréter ou à transformer la situation par son propre regard.
- Photographie « sans composition » ou « sans mise en scène » : Cela décrit une approche où la composition n’est pas considérée ; les cadrages sont souvent hasardeux, sans intention visible de diriger le regard avec les lignes, les contrastes ou la lumière.
Une photo peut être qualifiée de « plate » ou « sans grand intérêt » lorsqu’elle manque de plusieurs éléments qui retiennent l’attention comme la lumière : L’éclairage est souvent la clé d’une photo percutante. Une photo plate peut manquer de contrastes, de jeu d’ombres et de lumière, de direction d’éclairage intéressante. Sans variation lumineuse, la photo peut sembler terne et statique. Le ressenti : Une photo réussie est souvent celle qui transmet une émotion ou un état d’âme. Dans une photo plate, cette connexion émotionnelle avec le spectateur semble absente. Elle peut paraître vide, sans âme, ou sans véritable intention. La narration : Une photo peut aussi manquer de profondeur lorsqu’elle ne raconte rien et montre ce qui est sans relief. Une photo plate peut montrer une scène ou un sujet sans susciter de curiosité, ni donner d’indices qui permettent au spectateur de s’imaginer une histoire ou d’en déduire un message.
En photographie, chaque détail – lumière, composition, cadrage, couleur, instant d’évidence – peut ajouter de l’intérêt. Une photo plate peut parfois s’enrichir par de simples ajustements, comme un meilleur cadrage, une exploration des angles de prise de vue, une lumière plus impactante, une façon personnelle de composer, un engagement du photographe.
Ces photographies « constat » manquent parfois de maîtrise technique et d’empreinte personnelle. En photographie artistique et même documentaire, on attend un regard personnel, un angle inédit, une réflexion esthétique, une façon de faire ; ces éléments manquent dans ce type de photographies « constat ». Pour certains photographes débutants, il s’agit d’une étape naturelle où ils apprennent à manier leur appareil, l’enjeu est alors de dépasser cette phase pour intégrer intention et personnalité.
Ces styles, sans implication personnelle ou recherche créative, contrastent avec une démarche photographique plus aboutie, où le photographe cherche à explorer la composition, le cadrage, les angles, les perspectives, la lumière, l’instant, les points de vue personnels. Cette distinction est souvent faite entre une photographie de témoignage impersonnelle et une photographie d’auteur ou expressive, qui exprime un regard plus singulier, spécifique et personnel.